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Ma Parole !, Vues d'ensemble |
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Ma Parole !, Vues d'ensemble, Gilbert Princesse : Après un pré, Camille Bondon: Presse rêve |
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Ma Parole !, Vues d'ensemble, Sara Acremann: Trame sans drame, Les éditions maison-maison: Le bulletin des situations |
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Les éditions maison-maison, Le bulletin des situations, périodique mensuel diffusé par sms, depuis 2016, © Les éditions maison-maison |
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Sara Acremann, Trame sans drame, Vidéo, 20', Mise en boucle, Paris, 2010, © Sara Acremann |
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Gilbert Princesse, Après un pré, impression sur papier, 2017, © Gilbert Princesse |
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Camille Bondon, Presse « Rêve », édition, 2015, © Camille Bondon |
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Paul Heintz, Digicodes, performance, édition, 2018, © Paul Heintz |
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Raphaël Tiberghien, Le soulèvement des objets, technique mixte (acier soudé, plexiglass, bois, argile, haut-parleurs), 2013, © Raphaël Tiberghien |
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Raphaël Tiberghien, La Poussière, poème déployé, gravure sur disque vinyle et installation sonore, 5’25, 2013, © Raphaël Tiberghien |
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Sara Acremann, Est-ce que l’herbe pousse encore ?, vidéo, 28’, 2013, © Sara Acremann |
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Silvia Maglioni & Graeme Thomson, Dark Matter Cinema Tarot, installation processuelle, table ronde, chaises, nappe de velours rouge, cartes DMC Tarot, impressions laser, 2016-ongoing, © Silvia Maglioni & Graeme Thomson |
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Ma parole !, Vues d'ensemble |
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MA PAROLE !
En partenariat avec Les Ateliers de la Ville en Bois
Dans le cadre de l'appel à projets jeunes commissaires "Alpha"
Avec
Sara ACREMANN
Camille BONDON
Paul HEINTZ
Silvia MAGLIONI et Graeme THOMSON
Les éditions maison-maison
Gilbert PRINCESSE
Raphaël THIBERGHIEN
Commissariat: Clémence Canet
du 24 mai au 9 juin 2019
Les Ateliers de la Ville en Bois
Nantes (44)
Des Mille et Une Nuits aux Histoires du Père Castor, le schéma narratif* apparaît comme une sorte de canevas à partir duquel se déploient les récits de fiction. Selon ce schéma les histoires commencent par une « situation initiale » qui présente les personnages et leur cadre de vie. Un « élément perturbateur » met en branle la situation présentée ; lui succèdent une série de « péripéties » au cours desquelles les personnages traversent des épreuves. Un « élément de résolution » met fin aux actions et conduit à la « situation finale » sur laquelle se clôt le livre. Tout est bien qui finit bien, l’histoire est bouclée, il ne nous reste plus qu’à aller dormir.
Mais un récit s’achève-t-il réellement quand la quatrième de couverture se referme ? Quel impact laisse-t-il chez celle ou celui qui vient de le lire ?
L’exposition réunit des installations sonores, éditions et vidéos qui font apparaître nos réactions face à un texte et la réflexion dans laquelle il peut nous plonger. En soulignant les éléments qui interviennent indirectement dans notre réception des récits (le ton employé, les mots choisis, les commentaires émis, nos connaissances), les oeuvres amènent à constater que ces « contours » des narrations déterminent les attentes avec lesquelles on les reçoit. En effet, le registre auquel appartient un texte, les liens qu’il entretient avec l’histoire littéraire, nous conduisent à imaginer un contenu qui nous est encore inconnu.
Par ailleurs, en racontant des histoires incomplètes, en nous invitant à inventer à partir d’indices, les oeuvres de l’exposition mettent aussi en lumière la rapidité avec laquelle notre imagination s’emballe, la tentation que l’on a à chercher des explications à des situations inexplicables. Avec des narrations trouées, des pages blanches ou des propos tronqués, notre capacité à ressentir et inventer est mise en exergue.
En définitive, les oeuvres de l’exposition jouent avec nos attentes inconscientes de récepteurs.rices d’histoires. Elles les surprennent, les déçoivent, vont au-delà de ce qui était imaginé. De la sorte c’est le récit du récit qui apparaît ; celui dont on est le personnage principal et qui raconte notre expérience face au texte lu ou écouté.
« Ma parole ! » est une interjection qui exprime un étonnement ; peut-être celui que l’on ressent en découvrant des histoires qui n’en sont pas. La « parole » est aussi une chose que l’on donne, en gage de sincérité. Mais si la parole « est cédée volontairement à quelqu’un », cela signifie qu’on peut s’en saisir et la donner à notre tour. En dialoguant entre elles, les oeuvres composent une bibliothèque d’histoires sans histoire. La parole est alors donnée à celles et ceux qui les découvrent pour poursuivre, mentalement ou ensemble, les récits amorcés.
Au cours de la visite, chacun.e est invité.e à questionner sa réception des récits et par extension sa réception des oeuvres. Ce questionnement se poursuivra peut-être face au prochain roman qu’on ouvrira ou encore en recevant un bulletin des situations envoyé par les éditions maison-maison par sms. Alors une fois la porte de l’exposition refermée, tant pis si la fin de la visite ne ressemble pas à une « situation finale ».
* Vladimir Propp, Morphologie du conte, Seuil / Points, Paris, 1965. Le schéma narratif a notamment été élaboré à partir des travaux du linguiste Vladimir Propp sur les contes merveilleux russes.
Clémence Canet
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