L’installation proposée par Carole Rivalin sur le blockhaus du HUB à Nantes est une structure, un volume in situ. L’architecture singulière du blockhaus a conduit l’artiste à concevoir une proposition relevant de ses préoccupations premières, d’ordre formel et architectural.
Carole Rivalin nous montre un volume linéaire, un cadre en bois construit à partir du périmètre du blockhaus. Le cadre, surélevé, enchâsse alors l’architecture qui l’accueille.
Ainsi cette proposition englobe l’ensemble du blockhaus. Elle se trouve posée au sol à la base même du bâtiment, elle s’élève sur les côtés par deux obliques pour retrouver sur le toit une parallèle horizontale au sol.
C’est avant tout un jeu de formes et de matériaux qui s’annonce entre deux éléments. L’un architectural qui s’impose comme une masse, un volume plein, d’un gris très fort presque noir et l’autre, un carré linéaire de couleur claire.
Cette imbrication de deux éléments soulève une dualité, qui se rapproche d’un tracé, d’un dessin.
On retrouve également dans cette installation le travail de circulation, de déambulation, généralement présent dans les propositions de l’artiste. En effet, ici le spectateur est amené à se déplacer afin d’appréhender l’oeuvre exposée dans sa globalité. Ce n’est alors qu’au traversde ce mouvement qu’il pourra physiquement prendre la mesure du volume et de l’architecture qui le supporte.
Un blockhaus se caractérise par sa forme minimale, c’est un bloc de béton, ce geste de construction est fort et imposant par sa radicalité, et évidemment on ne peut oublier le pourquoi d’une telle architecture.
Le titre, ça me rappelle quelque chose…, renvoie à ce segment d’histoire que l’artiste n’a pas connu mais qui a marqué l’histoire de l’humanité.
Cette intervention plastique est avant tout un geste de l’artiste, qu’elle souhaite proche d’une immédiateté, un tracé de l’ordre de la construction brute.
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