Appel à projet pour jeunes commissaires
APLHA#4
D’après une histoire vraie
Avec
Théo Audoire
Commissariat: Le pépin mû (Mathilde Moreau et Pauline Thoër)
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Exposition du 4 au 18 juin 2022
Aux Ateliers de la Ville en Bois, Nantes
Visite professionnelle le 3 juin à 17h
Vernissage le 4 juin à partir de 17h
Finissage le 18 juin à 17h30 avec une performance de Chloé Malaise à 18h30
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Suite à l’appel à projets jeunes commissaires Alpha #4 de MPVite, en partenariat avec les
Ateliers de la Ville en Bois, l’association le pépin mû - constituée de Mathilde Moreau et Pauline
Thoër - est heureuse de présenter l’exposition « D’après une histoire vraie ».
Équipées de petites charlottes, des souris vous ont probablement attiré jusqu’ici. Si elles ont accepté de faire une séance de shooting avec Théo Audoire, ce n’est pas pour autant que vous
pourrez les rencontrer. En pénétrant aux Ateliers de la Ville en Bois, vous aurez le privilège d’observer, partiellement, leur espace de travail. Cette exposition est tirée d’une histoire vraie.
Sous le nom de Plaisance Nature-Aliments, les espaces des ateliers ont abrité pendant des décennies la fabrication de préparations culinaires à base de poudre. Au début du XXIe siècle, le quartier jusqu’alors très industrialisé mute en un quartier résidentiel. La fabrique quitte les locaux et s’installe à Rezé. Si l’usine Plaisance est devenue un lieu de croisements artistiques, les Ateliers de la Ville en Bois, l’activité originelle n’a cependant jamais cessé. Des souris ouvrières ont pris la relève, de leur propre chef et dans la plus grande discrétion.
Désireux de s’approprier ce passé industriel, Théo Audoire a pris le temps d’observer méticuleusement la fabrique de Rezé. En immersion pendant une dizaine de jours parmi les machines et leurs exploitant·e·s, l’artiste a fait la connaissance des petits êtres quadrupèdes. Opérant une forme d’espionnage industriel, les souris s’inspirent secrètement du fonctionnement de l’usine. Elles sont pour cela munies d’une caméra visant à archiver les recherches effectuées.
À leur image, Théo Audoire décide de filmer les gestes des salarié·e·s et le mouvement des machines.
Projeté dans les Ateliers de la Ville en Bois, le film omg aborde sa rencontre avec les mécaniques industrielles. Au fur et à mesure du visionnage s’installe un sentiment d’attachement à l’égard des appareils. Il devient tentant de les apparenter à des automates. La scène finale explicite cette impression : sous le feu de projecteurs, un robot interprète « Oh My God » d’Adèle - chanson diffusée en boucle sur la radio de l’usine. La performance revêt une certaine sensualité, attestant la personnification de ces machines.
Présent à plusieurs niveaux dans l’espace d’exposition, cet effet se manifeste également à travers les tenues et les gestes des souris, imitant ceux des employé·e·s. La cohérence de leur fabrique échappe à l’oeil humain, ne saisissant les réseaux de circulation qu’en partie. Il faudra se satisfaire de quelques éléments émergeant dans la pièce, tels que des tubes transparents et des tuyaux où circule une substance liquide. Ces excroissances se greffent aux murs et aux piles de cartons desquels jaillit, aux limites du perceptible, de la poudre de préparations alimentaires.
Si la rencontre avec les souris semble compromise, la découverte, en surface, de cette
machine-organe invite à se prêter au jeu des fantasmagories de Théo Audoire.
Le pépin mû
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